Vendredi 25 mars 2016

À notre Arrivée, nous sommes accueillis par notre guide du centre qui est une guide, souriante, dynamique. Elle nous met tout de suite à l’aise et nous propose de faire un stop à une boulangerie pour acheter quelque chose à manger. Mais quelle bonne idée ! Un sandwich? Waouh, c’est possible de manger juste ça?

Nous avons deux grosses heures de route jusqu’à Hué la ville où nous aurions pu atterrir s’ils avaient bien voulu prendre Cédric en charge. Mais comme rien n’est simple, ils ont refusé (c’est un petit aéroport peu équipé) et nous avons du atterrir plus loin.

Samedi 26 mars 2016

Nous sommes donc à Hué. Ancienne capitale impériale du pays, au centre du Vietnam. Elle est actuellement un centre culturel et universitaire.

Nous débutons la journée en douceur par la visite d’une pagode bouddhiste, très différente des temples thaïlandais. Nous apprenons qu’ici les moines (bonzes) sont végétaliens contrairement aux thaïlandais qui eux mangent toutes les offrandes qu’ils reçoivent! (et deviennent gras!) En effet, les quelques moines que nous croisons sont plutôt maigres et pâlots…

Pour ceux que ça intéresse, le courant bouddhiste au Vietnam est celui du « Grand véhicule » (tout comme en Chine dont ils ont subi malgré eux bien des influences) tandis qu’en Thaïlande c’est celui du  « Petit véhicule ». Ça ne vous parle pas? On pourrait en gros, pour faire simple, faire une comparaison entre la religion catholique et protestante… Et pour le reste, je vous invite à vous renseigner par vous-mêmes!

Nous allons ensuite visiter un lieu incontournable de la ville: le palais impérial.

Hue, ancienne cité impériale, a abrité la dynastie des empereurs N’Guyen jusqu’en …1945! Pas si vieux que ça en fin de compte.

D’après notre guide, la France, tant qu’elle possédait le Vietnam aurait favorisé ce régime archaïque fait de traditions et de privilèges pour pouvoir mieux manipuler ces  » empereurs marionnettes »…

Après la deuxième guerre mondiale, les guerres d’Indochine ont débuté suivies de celle du Vietnam soit 35 ans de guerre en tout dans ce pays pour arriver enfin, en 1976, au Vietnam tel qu’il est maintenant.

Ce qui nous frappe d’entrée de jeu, c’est le style des murailles d’enceinte, on dirait une citadelle Vauban. La guide nous confirme que c’est bien cela, les architectes se sont basés sur le style Vauban pour construire les murailles protectrices du palais.

A l’intérieur, le palais est réalisé  sur un mode proche de la cité interdite à Pékin, (comme on ne va pas en Chine, c’est pratique, on fait d’une pierre deux coups!). Chaque élément de construction revêt une signification symbolique incroyable. Il semble que chaque détail de la décoration soit pensé selon un symbole, une métaphore. L’empereur, polygame, aurait eu 500 femmes, quelle santé!

Le lieu est très agréable et il n’y a pas autant de foule que ce que l’on pourrait attendre. D’autant que comme d’habitude, les « groupes express » se consacrent à quelques endroits et puis s’en vont. Au bout, vers le cœur de la cité interdite, beaucoup de ruines. Si le temps n’a pas atteint les pierres, la guerre du Vietnam, elle, a fait beaucoup de dégâts. Les bombardements américains visant à déloger les Vietnamiens cachés dans la cité ont détruit beaucoup de bâtiments. Le site est classé patrimoine mondial depuis une vingtaine d’années et est restauré petit à petit.

Nous terminons la matinée par une balade en cyclo-pousse bien plus calme que celle d’Hanoï. Elle nous emmène le long de la rivière des parfums et les maisons qui la bordent loin des quais à bateaux pour touristes….très sympa.

Il est temps de manger et nous constatons avec plaisir que les portions ici semblent raisonnables et que les plats sont plus épicés qu’au nord. Ça semble nous correspondre mieux.

Nous reprenons le bus pour aller visiter un site à l’extérieur de la ville. Et il repleut ! Les conducteurs de mobylettes ont tous endossé leur poncho en plastique les transformant en fantômes colorés et motorisés. Rien ne les arrête et il vaut mieux dans ce pays d’eau. La saison des moussons est encore loin et c’est autre chose que ces petites bruines!

Nous allons visiter des tombeaux! Chouette alors.

Mais ici, il ne s’agit pas d’une simple tombe ou d’un cimetière, non. De leur vivant, les empereurs imaginaient comment serait leur tombeau et en concevait les plans pour ensuite assister à leur construction. Il s’agit de sortes de résidences secondaires entourées de parcs, de bassins,.. organisées toute en harmonie selon le Feng Shui. Tout était pensé pour que l’empereur ne manque de rien dans l’au-delà. De nombreuses statues représentant des animaux ou personnages protecteurs ou utiles, des zones pour se reposer ou écouter la nature ou créer de la poésie (oui oui alors qu’ils sont morts!),…

Celui que l’on visite aujourd’hui (c’est celui du roi Tu Duc ou Minh Mang, j’avoue avoir oublié!!!) contient un mystère: personne ne sait exactement où est enterré le roi. Il y a une colline au fond du parc où il est supposé être. Probablement enterré avec de grandes richesses, les personnes qui ont participé à son inhumation seraient des aveugles ou muets. Ou peut-être se sont-ils suicidés en emportant avec eux leur secret. On nage en pleine fiction…

Evidemment des archéologues ont tenté de le trouver mais il semblerait que le gouvernement a maintenant décrété que c’était bon comme ça et qu’on laisse ce roi en paix!

Dimanche 27 mars 2016.

Nous quittons déjà Hué pour Hoi An avec une étape à Da Nang, soit la ville dans laquelle on a atterri deux jours plus tôt. Nous sommes supposés passer cette fois par la montagne en passant par le col des nuages. Mais…il pleut, encore! Et le col des nuages risque fort d’être totalement dans le brouillard. Nous décidons donc de passer par le tunnel qui traverse la montagne. Sur la route, nous longeons par moment l’unique ligne de chemin de fer vietnamien datant de l’Indochine. La guide dit que les Vietnamiens l’appellent TGV, « Train à grande vibration ».

En route, nous profitons de quelques vues sur la mer qui ne donnent pas très envie, les vagues sont grosses, l’eau gris brunâtre sous le ciel plombé…

Nous allons visiter ce matin, le musée de l’art Cham. Les Chams ou royaume de Champa sont une civilisation du centre Vietnam aujourd’hui presque totalement disparue. Cette civilisation avait un mode de vie et des croyances totalement différentes des autres. Leurs divinités sont en plus de celles de l’hindouisme avec Vichnou, Shiva et Rama et aussi Bouddha qui est une réincarnation de l’un d’entre eux (pff, c’est compliqué!). Beaucoup d’influences de l’Inde et une architecture qui rappelle les temples Khmers au Cambodge.

Le musée regroupe des statues découvertes sur le site archéologique de My Son que nous visiterons demain. Elles ont été rapportées par Mr Parmentier (Henri, l’archéologue à ne pas confondre avec Antoine, l' »inventeur » de la pomme de terre!) Elles sont en gré, très bien conservées, et démontrent une grande maîtrise de la sculpture. Nous en avons appris beaucoup sur cette civilisation dont nous ignorions totalement l’existence. Malheureusement, en rédigeant ces lignes je constate avoir déjà oublié beaucoup. Il reste Wikipedia…

Direction maintenant Hoi An, en fin de compte notre destination finale au Vietnam car c’est là que nous passerons les 10 prochains jours. Nous espérons que notre choix a été judicieux.

De Da Nang à Hoi An, la route longe la côte. Ou plutôt longe les innombrables hôtels et « resorts » . Ça rappelle un peu la route qui part de Cancùn à Playa del Carmen au Mexique. Au vu de la météo de ces derniers jours, je leur laisse leurs hôtels en bord de mer!

De l’autre côté de la route, ce sont des fabriques de sculptures en marbre qui bordent la route. Des centaines de statues gigantesques de bouddha sous toutes ses représentations mais aussi de la Vierge Marie (soyons tolérants), d’animaux,…sont proposées aux touristes, aux hôteliers, aux riches qui veulent montrer leur richesse pardon leur dévouement en en offrant une à un temple.

Kitsch à souhait selon nous… Mais c’est l’occasion de voir un tailleur à l’oeuvre.

Nous arrivons finalement à Hoi An pour le dîner.

Hoi An, ancien port………. est classé patrimoine de l’Unesco (encore!). L’après-midi, la guide nous emmène dans quelques endroits remarquables: pont japonais, vieille maison chinoise, temple chinois,… Hoi An, c’est aussi la ville des lanternes et les petites rues sont traversées par d’innombrables lampions colorés qui s’illuminent à la tombée de la nuit. Beaucoup, beaucoup de monde en ce dimanche après-midi dont des groupes de touristes chinois envahissants. Ce qui est chouette, c’est que les rues de la vieille ville sont réservées aux piétons, vélos et cyclo-pousses (ça fait encore du monde!) dès 15 heures.

Lundi 28 mars 2016.

Nous partons visiter le site de My Son, ancienne zone sacrée des Chams, située dans la montagne. Les documents de l’agence nous disaient que nous allions prendre un 4×4 pour y arriver. La guide rigole car cela fait un petit temps maintenant que le site est aménagé bien plus confortablement, son patron devrait sortir plus souvent sur le terrain!

En effet, l’entrée rappelle celle des grands sites archéologiques au Mexique ou celle des chutes d’Iguazu. Normal, une fois de plus l’Unesco est passé par là! Mais le tourisme de masse ne semble pas encore avoir atteint le site. Quasi pas de boutiques de souvenirs!

C’est en voiturette de golf sur une route toute lisse que nous accédons au site. Sorte de temple du roi Louis dans Mowgli, les ruines sont environnées par la jungle et les montagnes. Joli! Les temples sont fabriqués en brique de terre cuite il persiste un mystère sur la technique employée car les briques de l’époque (certaines ont plus de mille ans) résistent toujours à l’usure et à l’humidité. Par contre les tirs d’obus de l’armée américaine ont fait leurs dégâts. Les cratères qui jouxtent les ruines témoignent de ce passé moins joyeux.

En fin de visite, les nuages s’écartent enfin et laissent le soleil percer nous dévoilant la montagne. Enfin!!!

Et voilà, ainsi s’achève notre tour guidé et accompagné du Vietnam. Nous disons au revoir à notre guide et entamons notre fin de séjour en roue libre, seuls comme des grands. Ouaiiiis! C’est les vacanceuh!