Mardi 26 avril 2016
Il nous aura fallu six heures de voyage et trois trains différents pour atteindre Hiroshima à plus de 600 kms de Takayama. Sachant que dans trois jours on va faire une bonne partie du chemin dans l’autre sens…
Ce n’était pas prévu au départ : entre nos choix de destinations, l’annonce de l’arrivée d’Arnaud et Nathalie du côté de Kyoto-Osaka et le tremblement de terre, nous avons quelque peu changé nos plans. Soit. Pas grave, les trains japonais sont tellement confortables et reposants que ça passe tout seul.
Plus que 10 minutes de marche de la gare vers l’hôtel avec notre paquetage en suivant les indications reçues, encore un jeu de piste!
Nous logeons dans une auberge de jeunesse de la même chaîne que celle de Takayama. Accueil aussi sympathique mais chambre encore plus riquiqui que la précédente. Cette fois, la chaise de Cédric ne rentre même pas dans la chambre! Vu la surface à l’intérieur, ça ne change de toute façon pas grand chose. A nouveau, avec de l’organisation on arrive à ranger nos affaires et à y vivre un minimum. C’est là qu’on est contents de ne pas avoir une grande valise rectangulaire rigide!
Nous allons manger dans un restaurant du quartier qui nous a été conseillé par l’accueil de l’hôtel. C’est l’occasion de goûter une spécialité plutôt roborative, « l’Okonomiyaki » (j’ai du prendre le nom en photo!), sorte de mille-feuille japonais cuit sur le mode Teppanyaki avec chou, nouilles, œuf, lardons,…. En fin de compte, assez bon et ça change des autres plats.
Mercredi 27 avril 2016.
Comme annoncé par la météo, il pleut et pas qu’un peu… Heureusement, les Japonais sont les rois du parapluie et nous pouvons faire notre choix parmi toute une gamme gracieusement mise à notre disposition.
Nous allons explorer la ville. Qui dit Hiroshima, dit forcément parc de la paix, monument de la bombe A,…
Le tout se situe à distance de marche. Entre nous et ces lieux empreints d’histoire et d’émotions, il y a fort heureusement des tas de galeries commerçantes couvertes… Mais quelle bonne idée! Hiroshima n’est pas uniquement un triste symbole historique mondial, c’est aussi une ville moderne et très vivante, fan de baseball… Les produits dérivés de l’équipe des « Carp » sont d’ailleurs bien plus présents que ceux de la bombe… Et c’est tant mieux, quand même plus marrant en fin de compte!
Nous arpentons les grands boulevards rectilignes (au Japon, comme finalement dans une majorité de pays que nous avons parcourus, les plans des villes sont tracés selon un quadrillage. Cela rend l’orientation bien plus simple) armés de nos gigantesques parapluies transparents, autres symboles du Japon moderne.
Côté pratico-pratique, à l’entrée de chaque magasin est disposé un présentoir à « housses » pour parapluie. Il n’y a qu’à glisser son parapluie mouillé dedans et le voilà recouvert d’un plastique qui lui évite de goutter dans tout le magasin. A la sortie, on le jette. Pratique mais pas écologique du tout. (Le Japon est le pays du plastique jetable)
Nous profitons de ce temps maussade pour pratiquer les activités prisées des japonais: parcours d’un « 100 yens store », shopping vêtements, découverte d’une salle de jeux vidéos à 6 étages…
Au bout d’un temps, Zoé me demande si on peut aller dîner au Mc Do…pffff… Je lui réponds mollement : « Il faudrait d’abord savoir où il y en a un ». Réponse : « ben là-bas , maman… » Zut…il y en a un au bout de la rue….
Aller au Mc Donald, symbole on ne peut plus américain à Hiroshima a quelque chose de particulier non? Si ce n’est pas un exemple de la résilience nippone ça ! On s’en serait bien passé…
Après cette halte gastronomique, nous marchons jusqu’au parc mémorial pour la paix.
Cela nous vaut un petit cours d’histoire à Zoé en mode édulcoré, une approche supplémentaire de la guerre ancienne et moderne…des armes nucléaires, de la démilitarisation …
Elle pose des questions pertinentes auxquelles nous ne pouvons pas répondre de manière satisfaisante… Au centre du parc, brûle une flamme qui ne sera éteinte que lorsque la dernière arme nucléaire aura disparu…C’est pas demain la veille.
La pluie s’est calmée et on ne peut que ressentir une certaine émotion en parcourant cet immense parc. Le monument en hommage aux enfants victimes des radiations est plus que touchant, le fameux « bâtiment de la bombe A » un des seuls à avoir résisté à l’explosion de la bombe est là comme un rappel réel, palpable de ce qui s’est passé ici. Nous évitons le musée réputé pour jouer sur la corde sensible et mettre l’accent sur les victimes civiles notamment les enfants.
En quittant le parc nous bifurquons vers le château d’Hiroshima. Avant ce matin, nous ne savions même pas qu’il y en avait un… Il fait plombé et il « repluvine » mais ça ne nous empêche pas de faire une petite partie de cache-cache dans le parc… Petit coup d’œil au château lui-même: pas mal même si comme beaucoup d’autres, reconstruit dans les années 60 ( les bombes atomiques ne sont pas réputées pour épargner les monuments historiques…). Nous terminons la journée en marchant vers un jardin japonais mais nous arrivons au moment de la fermeture des portes… Raté. Retour à la maison…
Jeudi 28 avril 2016.
Ce matin, nous allons visiter l’île de Miyajima très réputée sur le plan touristique. Il est tombé des seaux toute la nuit et la météo annoncée pour aujourd’hui ne devrait pas être meilleure qu’hier. N’empêche ce matin, ça s’est calmé. Vite filons pour essayer de voir le fameux Tori rouge et son temple avant que ça ne recommence!
Un train, quelques mètres à pied, un ferry et nous y voilà. L’île nous apparaît plus grande que ce qu’on avait imaginé et la nature en arrière plan semble très belle et attirante. A peine sortis de la gare maritime, nous nous épluchons car le soleil perce et chauffe! C’est malin, nous sommes partis avec pulls, coupe-vent et parapluies… Dès l’arrivée, nous sommes accueillis par une des curiosités locales : des daims peu farouches. (Ils sont sacrés comme à Nara) Pour le plus grand plaisir de Zoé. Mais….pour ne pas être farouches, ils ne le sont pas et par contre sont voraces: en voilà un qui attrape le plan en papier que j’avais posé à côté de mon sac à dos le temps de ranger ma veste! Et il commence à me le brouter! J’ai dû le lui arracher de force et y ai perdu un morceau dans la bagarre! Ça alors… Si c’est déjà comme ça avec le papier, que vont-ils faire quand on sortira le pique-nique? Petit détail marrant: le coin que l’animal m’a mangé était celui qui mettait en garde les visiteurs contre les voraces : attention à vos plans et tickets….trop tard!
Miyajima est une destination hyper touristique que ça soit pour les Occidentaux ou pour les Japonais. C’est donc organisé à la japonaise avec un circuit bien codifié et une allée de boutiques souvenirs comestibles (ou pas) mène au temple et au Tori. Heureusement, il y a moyen d’éviter tout ça et de prendre un itinéraire bis le long de la plage. Nous avons beaucoup de chance car le soleil est là et nous pouvons mitrailler à souhait le Tori à marée haute ainsi que le très beau temple sur pilotis.
Ce n’est pas la grande foule et il y a surtout beaucoup d’adolescents en voyage scolaire. Ça nous vaut quelques séances photo avec eux car ils nous trouvent irrésistibles….(en fait on n’en sait rien, peut être qu’ils nous trouvent moches après tout !) Bon, surtout Zoé quoi. Ils en profitent pour pratiquer leur anglais ce qui est plutôt chouette.
Nous trouvons un coin pour manger à l’abri des daims puis partons à l’assaut de la colline pour gagner le parc qui mène au téléphérique. Le point culminant de l’île est aux alentours de 650 mètres mais ça monte sec étant donné qu’on part de la mer… Nous nous contenterons d’aller au pied de la colline. Ça monte quand même pas mal pour y arriver. Chouette balade ensuite avec de très belles glycines sauvages ou non, gigantesques… Comme souvent, lors de notre promenade, nous étions quasi seuls, la majorité des touristes d’un jour restant en bas dans les circuits bien balisés.
A la descente, petite pause café et gâteau. Ici, la spécialité, ce sont les gâteaux en forme de feuille d’érable car l’île est réputée pour être un magnifique spot d’observation de ces arbres à l’automne. Les gâteaux sont fourrés, non pas au sirop d’érable comme on pourrait l’espérer mais à la sempiternelle pâte de haricots rouges sucrée qui entre dans la composition de nonante pour cent des desserts japonais. Eh oui, nous sommes au Japon, pas au Quebec!
Nous rentrons avec une inévitable mascotte locale: un daim en peluche….
Une journée très réussie au soleil…
Le soir, repas japonais-méditerranéen: sushis, saumon, ratatouille et pâtes au parmesan.
Grâce à Zoé, nous faisons la rencontre de Romain, un jeune Français de 20 ans qui a quitté sa Vendée pour venir passer un an ici en « working holiday ». Enthousiaste et très patient avec Zoé, il s’en occupe à merveille pendant que nous étudions le trajet pour demain et réservons le dernier hôtel du voyage!
En apothéose de la journée, je réussis (enfin) à terminer un origami jusqu’au bout: une baleine! Fière!
Demain, nous partons à Osaka, où nous rejoignent Arnaud et Nathalie pour quelques jours. Chouette!