Le 11 novembre 2015
Nous quittons Puerto Natales avec un arrière goût de « pas assez ». On aurait finalement dû y rester un jour de plus. Mais avec des si…
Bus pour Punta Arenas. Il n’a y que 250 kms et pas de frontière. Un jeu d’enfant …
Arrivés là, en attendant nos bagages, nous entamons la conversation avec une famille de 5 Français qui … font le tour du monde!
Nous arrivons à notre hôtel qui finalement n’est pas si mal. Je dis, finalement, car nous avons eu pas mal de difficultés à réserver un hôtel qui nous accepte! Ils semblent frileux ou peureux en terme d’accessibilité et nous nous sommes vu annuler d’autorité une réservation sous prétexte qu’ils n’étaient pas accessibles. Il a fallu un peu insister dans celui où nous sommes pour obtenir une confirmation. Cette fois, il était moins une pour qu’on dorme sous un pont!
Et dormir sous un pont dans cette ville … c’est la moins bonne idée qui soit! Nous sommes presque au bout du monde. La ville est située au bord du Détroit de Magellan. De l’autre côté, c’est la Terre de Feu. D’ici partent des bateaux pour l’Antarctique qui n’est plus si loin. Le vent souffle quasi en permanence, il n’y fait jamais réellement chaud.
On nous avait dit que c’était la grande ville, capitale de la province de Magallanes. Une chose est certaine, ce n’est pas New-York! C’est assez étendu mais très très calme….
Notre objectif en venant ici, si ce n’est le fait de dire que nous sommes allés presqu’au bout du monde, ce sont les pingouins, pardon les manchots. Oui, car dans l’hémisphère sud ce sont des manchots. Sauf qu’en anglais et en espagnol on dit « Pinguins. »… ça prête à confusion!
L’idée est donc de trouver la bonne excursion et la bonne météo…
Bonne nouvelle, ça nous coûtera bien moins cher que ce qu’on avait vu. Ça sera samedi vu la météo annoncée et les disponibilités.
En attendant, repos et balade dans la ville même s’il n’y a pas grand-chose à y faire.
Le 1er soir, nous allons jusqu’à la digue. Nous voilà face au détroit. Ça ressemble à une mer froide et si on ne nous disait pas que Magellan y est passé il y a presque 500 ans, on pourrait se croire à la mer du Nord! Mais on le sait qu’il est passé par là! Difficile de ne pas le remarquer: sa statue trône au milieu de la place principale, son nom est partout…
Jeudi 12 novembre 2015
Zoé s’est mise en tête de faire un collier de coquillages. Elle veut donc aller à la plage ramasser des coquillages, logique!
Nous partons donc courageusement en bord de mer. Le vent souffle comme d’habitude très fort. La récolte est maigre, juste quelques coquilles de moules. L’eau glacée n’est peut-être pas un lieu propice pour les mollusques? Chouette un collier de moules! Nous remontons finalement sur la digue car le sable nous fouette les mollets. Cédric avance tout seul et très vite… Nous arrivons jusqu’à une micro plaine de jeux, des terrains de basket et un skate park. Il n’y a que nous bien sûr! À se demander comment il est possible de jouer au basket avec un vent pareil!
Vendredi 13 novembre 2015
Nous allons réserver nos tickets pour les pingouins (manchots!). Ensuite, nous décidons de retourner manger au même restaurant qu’hier. Ils ont un menu du jour vraiment pas cher du tout, le cadre est sympa et il y a une mini salle de jeux pour les enfants. Zoé râle, hier elle n’a pas trouvé ça bon. Et bien tant pis pour elle!
En arrivant, nous constatons qu’il y a deux petites filles qui jouent dans la salle de jeux. Tout de suite, cela devient plus intéressant pour Zoé. D’autant qu’elle parlent français! Nous finirons par entamer la conversation avec les parents puis à nous retrouver à la même table étant donné que les filles ne décollent plus. Ils sont Français et voyagent 5 mois en Patagonie chilienne avec leurs deux filles de 2,5 et 4,5 ans. Nous échangeons trucs, astuces, anecdotes et plans. Crise diplomatique quand nous annonçons aux filles qu’elles doivent se séparer… Échange de comptes Skype, on promet de s’appeler…On verra mais de toute façon, c’était très sympathique.
Avec les Suisses, ça fait déjà trois familles de voyageurs rencontrées en peu de temps…
Retour à l’hôtel devoirs pour Zoé et pour nous!
Samedi 14 novembre 2015
C’est le jour J! En attendant cet après-midi, nous allons jusqu’au cimetière municipal. Il paraît qu’il est exceptionnel, un peu le Père Lachaise austral. Il fait assez pluvieux et c’est emballés des pieds à la tête que nous y entrons. En effet, des sépultures gigantesques nous accueillent mais aussi des tombes très modestes. Les noms évoquent les pays d’Europe d’où sont venus les colons…
Nous ne nous éternisons pas et allons vers notre restaurant désormais devenu favori pour manger quelque chose de solide avant de prendre la mer. Sainte Ursule, patronne des navigateurs, priez pour qu’il n’y ait pas trop de houle!
Après avoir lu les commentaires et expériences d’autres voyageurs sur le site du « hibou » (comme l’appelle Zoé), nous avons opté pour un énorme bateau où l’on peut mettre jusqu’à 200 personnes plutôt que sur un petit rafiot. Jouons la carte de la sécurité! Le taxi nous débarque devant le bateau et nous attendons dans le vent. Cette fois, la technique pour embarquer Cédric sera tout autre: un fort gaillard le prend sur le dos et le monte jusqu’à la cabine inférieure. Ça c’est fait!
Il y a deux heures de navigation pour arriver sur l’île Magdalena, sanctuaire national des pingouins. La mer à l’air plutôt calme, ouf!
Nous voilà donc en train de voguer sur le détroit de Magellan…
A gauche, la Patagonie australe. A droite, la Terre de Feu. Devant nous, l’Atlantique et derrière le Pacifique. Le ciel est plombé et dans ma tête il évoque Jacques Brel.
« Avec un ciel si bas qu’un détroit s’est perdu… »
Au bout des deux heures prévues, l’île est en vue. La question qui nous taraude: seront-ils là? Est-ce vraiment la bonne période? Nous apercevons les premiers goélands. Puis, ça y est, en voilà un dans l’eau! Sur la plage, nous voyons les premiers courir de leur démarche rigolote. Sur la colline, des centaines de points blancs et noirs : mouettes, goélands, cormorans ou manchots? Zoé est surexcitée. Nous avons une heure pour déambuler sur un petit sentier au milieu de ces sympathiques oiseaux. Beaucoup de nids, juste en bordure du chemin. On peut les voir couver. D’autres se baladent, pêchent,… Cet endroit est assez incroyable. Le temps passe vite, trop vite. J’aurais aimé y rester des heures d’autant que les nuages se sont ouverts, que nous avons du soleil et très peu de vent…quelle chance! Nous rentrons au bateau avec des dizaines de photos et quelques films.
Il n’y a plus qu’à refaire la route en sens inverse…. Les passagers comatent après ce bol d’air vivifiant. Pour ma part, je passe un certain temps à regarder par le hublot car les lumières sont très belles. Pas de dauphin en vue par contre…
Voilà, ainsi s’achève notre aventure en Patagonie, demain nous remontons vers Santiago.
Il est difficile de réaliser que nous sommes sur le point de clôturer notre chapitre sud-américain.
Comme d’habitude, nous avons la tête pleine de lieux où nous aurions voulu encore aller et la proximité de la Terre de Feu et de l’Antarctique est comme un appel vers d’autres aventures encore plus folles (et froides!)…