Lundi 05 octobre 2015
Cette partie pourrait s’appeler retour en pays Quechua. En effet, le nord-ouest argentin s’apparente plus au Pérou ou à la Bolivie en tout cas si on considère les populations autochtones.
Nous avons loué un gros 4X4 et prévu une boucle en 8 dont le centre est Salta. Là, nous avons trouvé une petite maison de location un peu en dehors de la ville.
On peut dire que cette location fut une trouvaille. Confortable, agréable, au calme, jardin, piscine… (glacée, caramba encore raté!)
Mais le plus chouette, c’est l’accueil des propriétaires qui habitent sur place. Plus accueillants, c’est difficile! Et dans un anglais magnifique… Moira et Pablo ont vécu 20 ans en Suisse. Ils sont maintenant revenus en Argentine et leurs connaissances du pays qu’elles soient touristiques, économiques ou politiques nous ont été plus que bénéfiques. Leur chien « Léon » est devenu le copain de Zoé même s’il a mangé la balle de tennis….
Évoquons aussi, au passage, le prêt de sandales de randonnée peu élégantes (rebaptisées « papoutches ») mais confortables à mamy qui sinon aurait eu de grandes difficultés à se déplacer….Non, son pied ne va pas mieux bien au contraire et c’est avec ma casquette de docteur que nous partons vers de nouvelles aventures…. Y a vraiment pas moyen d’être tranquille!!
(NB: pour les anxieux de service qui nous lisent, je pense pouvoir affirmer qu’au moment d’écrire ces lignes, la situation s’est bien améliorée : le pied de mamy se porte mieux et est parti se promener avec son alter ego en Patagonie bien au chaud dans de grosses chaussures!).
Mardi 06 octobre 2015
Avant de nous embarquer pour notre périple au nord, je pars avec Moira visiter la pharmacie locale…toute une aventure! Rue en terre battue, pharmacien en training Adidas, chat dans les étagères, … plutôt atypique mais finalement efficace et accommodant, je sors avec la panoplie ad-hoc pour soigner ce vilain pied. C’est intéressant, nous aurons appris à dire sparadrap, compresses de gaze, plaie, … en espagnol!
Après ces quelques préliminaires, nous voilà donc partis pour notre boucle du nord en 3 jours.
Direction la Quebrada de Humahuaca.
Cette région hors du temps est réputée pour ses paysages sauvages (encore des rochers!) aux montagnes étonnantes peintes de couleurs multiples, ses villages qui rappellent le Pérou, ses alpagas, vigognes, et ses milliers de cactus (appelés « Cardones » ce qui n’est pas sans rappeler « Chardons »).
Après 2 heures de route, nous nous arrêtons à l’office du tourisme d’un village appelé Volcan qui marque l’entrée de la Quebrada (patrimoine mondial de l’Unesco). D’office du tourisme, il s’agit en fait d’une pièce minuscule avec une dame accueillante qui me donne gentiment un prospectus et me demande d’où on vient pour le noter dans son cahier. Et voilà, c’est tout..je pense que j’ai justifié son salaire du mois…
Bref, continuons. Halte restauration à Purmamarca (à vos souhaits): empanadas, tamales,…tous ces petits plats typiques qui feront notre quotidien dans les jours à venir… Zoé est ravie car il y a plein de boutiques de « bibioles » …Tiens, tiens on retrouve les mêmes bonnets et gants « artisanaux » qu’à Cusco, étrange…
Il fait chaud et poussiéreux, nous sommes à un peu plus de 2000 mètres, nous traçons la route jusqu’à Tilcara où nous dormirons deux nuits. Nous reviendrons demain admirer « le Cerro de los Siete Colores » (La montagne aux sept couleurs). En chemin, nous ne sommes pas déçus : les rochers alternent rouge, ocre, rose, brun, vert, gris…sur quelques mètres à peine et parfois en tranche napolitaine. Joli.
A Tilcara nous logeons dans de chouettes maisonnettes un peu au milieu de nulle part (heureusement qu’on a le 4X4 pour y arriver) qui affichent une réelle volonté écologique ce qui dans ce pays mérite d’être mentionné. Bonne nouvelle, il va falloir reprendre la voiture pour aller manger…en ville. Ville? Pas vraiment, plutôt gros bourg qui n’est pas sans nous rappeler Nazca au Pérou. Même genre d’ambiance, petites épiceries, physionomie des habitants… Il y a quand même quelques restos et boutiques pour touristes y compris de l’artisanat un peu différent de celui « de bord de route »… ouf sauvés!
Papy a même goûté un steak de lama (chut, faut pas le dire!) et Zoé a même repéré une plaine de jeux alors qu’on cherchait désespérément une place où garer notre char.
Mercredi 07 octobre 2015
Aujourd’hui nous allons voir les « Salinas Grandes », plus grand désert de sel d’Argentine. Séance de rattrapage pour nous qui n’avons pas vu les salines du Pérou ou de Bolivie.
La route s’annonce sympathique car nous devons monter jusqu’à un col à 4100 mètres d’altitude avant de passer sur l’autre versant (la route mène au Chili) et redescendre légèrement vers le désert de sel.
Je prends le volant pour la 1ère fois et ce, pour plusieurs raisons:
1 : je suis supposée être le 2ème chauffeur et on ne sait toujours pas si mes pieds atteindront les pédales (non mais, je suis pas un Schtroumpf quand même)!
2: étant donné ma tendance à être malade dans les virages et la route qui s’annonce, il vaut mieux que je conduise.
3: a priori vu notre entraînement péruvien, mon métabolisme est supposé être mieux préparé aux 4000 mètres que celui de mon père.
4: avouons-le, j’aime bien conduire ce genre d’engin (je me sens grande, ah ah ah!)
Je prends donc le volant et après quelques réglages, bonne nouvelle mes pieds touchent les pédales et savent même les enfoncer jusqu’au bout! En route!
Et quelle route! Je ne vais pas m’amuser à vous faire des descriptions lyriques, je n’en suis pas capable (je n’ai jamais trop aimé les longues descriptions dans les romans et oui, j’avoue je les ai parfois passées !) place aux photos! Une précision cependant: l’état de la route est nickel (à l’exception d’un tronçon en travaux). Il n’y a évidemment pas d’intempéries dans les montagnes ni de camion, ce n’est pas comme sur les autoroutes belges… (Ouh, la mauvaise langue!).
Arrivés au col, mamy et papy sont fringants malgré l’altitude. Il n’y a plus qu’à descendre un peu en direction du « salar » que nous apercevons déjà de loin.
Nous nous arrêtons au bord de la route sur une petite esplanade baptisée « le paradis du touriste », véridique! Un parking, des « Cathy cabines », un alpaga géant en sel, des marchands de babioles en sel et en pierre, une vendeuse d’empanadas (sauvés!). Le soleil tape dur à cette altitude. Quelques photos, quelques achats, Zoé qui trifouille dans un tas de sel et on reprend la route. En chemin, on s’arrête pour laisser un troupeau de vigognes traverser la route.
On redescend vers Purmamarca pour compléter notre dîner. Avec des Empanadas? Ou des tamales? A moins qu’une milanesa de pollo? (En fait tous les restos proposent quasi tous la même chose et à la longue…)
Petite balade dans le village. Ici la structure de certains bâtiments est faite de bois de cactus. Vraiment étonnant les cactus, nous n’imaginions pas que c’était fait comme ça …on dirait vraiment des arbres.Ça nous a donné envie d’étudier un peu plus les cactus (ça rime!)…quand on aura le temps.
Nous rentrons tranquillement et passerons la fin de l’après-midi à surveiller Zoé qui s’éclate dans la plaine de jeux poussiéreuse avec d’autres enfants tout aussi poussiéreux… Bonjour le résultat!
Le soir, le ciel est magnifique. Petite séance d’observation du ciel étoilé.
Jeudi 08 octobre 2015
Il fait radieux ici. Mamy se réveille avec « le soroche », c’est à dire les symptômes du mal d’altitude…. A retardement ….. Mal de tête et sensation de tête comme une citrouille, nausées,….bon et bien, le mieux est de redescendre vers Salta.
Sur la route, on aperçoit un nuage coincé dans la vallée… Et qui dit nuage coincé et descente vers la vallée…dit descente vers le nuage puis dans le nuage… Beuh…nous voilà dans le brouillard puis dans la pluie.. Nous arrivons à la maison, il fait froid, moche, il bruine…
Ce soir est prévu un barbecue argentin avec les propriétaires, loupé pour manger sur la terrasse.
Ils nous avaient pourtant dit qu’il ne pleut quasi jamais à Salta! Le « Sciera power »?
Le soir, Moira et Pablo nous ont préparé un super barbecue avec salades (pas si fréquent dans ce pays de carnivores) , vins argentins,….miam, sans doute un des meilleurs repas que nous ayons fait ces derniers jours. Comme quoi les choses simples…