Jeudi 17 mars 2016.
Aujourd’hui nous quittons papy et mamy et nous continuons notre route vers le Vietnam.
Le Vietnam, seul et unique pays communiste de notre voyage. D’entrée de jeu, cette caractéristique s’est marquée dans les formalités d’accès au pays. En tant que Belges nous devons encore faire une demande de Visa (contrairement aux Français, Anglais, Espagnols,…). C’est une des raisons qui nous a poussés à passer par une agence car c’est elle qui a fait la majorité des démarches. Décidément, deux agences de voyage en suivant, on s’embourgeoise!
C’est avec la cousine de l’agence thaïlandaise que nous avons décidé de travailler, on espère que ça sera aussi bien organisé.
Notre arrivée et les démarches à l’immigration se sont déroulées sans soucis en mode semi VIP avec le personnel de l’assistance pour Cédric qui a tout accéléré. Nous voilà admis sur le territoire vietnamien pour un mois.
Notre guide, Mr Dzong nous attend tout sourire dans le hall. Tout de suite, nous constatons que nous n’aurons pas de soucis à nous comprendre: ayant vécu 15 ans en Suisse, il parle français presque comme nous. Et c’est un vrai moulin à paroles!!
Nous allons directement à l’hôtel qui est situé en plein centre du vieil Hanoï, célèbre pour ses rues étroites hyper encombrées. Après un ajustement de chambre pour Cédric, nous voilà bien installés. Le guide avait l’air d’insister pour que l’on ait un balcon. Au départ, on ne voyait pas trop l’intérêt vu qu’en général on n’a pas vraiment le temps d’en profiter. Mais ici, on comprend! C’est très rigolo et beaucoup plus confortable d’observer la vie d’en haut sans être dans la rue. Zoé apprécie bien et repère tous les marchands et transports incroyables que l’on peut attendre ici: vélos surchargés de fruits, fleurs, paniers,….Marchandes transportant leurs produits sur des paniers à balanciers (les photos seront plus parlantes), centaines de mobylettes, scooters se frayant un passage et puis le bruit…symphonie de klaxons et haut-parleurs,…
Après un mini break, notre guide nous attend déjà en bas pour une petite balade. On n’est pas là pour rigoler! Et venant de Bangkok, on ne peut pas dire que notre voyage nous a épuisés.
Nous voilà dans la rue. Le guide nous annonce qu’il a renvoyé le chauffeur car tout ce qu’on doit faire aujourd’hui est tout près. Il va donc falloir se déplacer dans ce chaos! Notre guide nous enseigne très vite en quelques conseils comment se déplacer et traverser: tout en souplesse, regarder bien partout et se lancer sans mouvement brusque surtout. Ne pas courir. J’ajouterais: ne pas attendre une éclaircie dans le trafic, il n’y en aura pas! Eh bien, avec lui qui se déplace très à l’aise et n’hésite pas à se mettre en travers pour nous faciliter la tâche, tout s’est bien passé. En fait, après un temps on constate que ce chaos semble organisé selon des règles qui à nos yeux d’Européens semblent ne pas en être mais ça fonctionne assez bien.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit: les statistiques sur le nombre d’accidents quotidiens et le nombre de tués sur les routes sont édifiantes. Il doit donc y avoir des ratés de temps en temps.
Hanoï c’est entre 8 et 10 millions d’habitants et 3,5 millions de scooters (quelqu’un les a comptés?! ).
Nous allons boire un verre en attendant l’heure du spectacle des marionnettes sur l’eau. L’occasion de goûter la bière locale, la « Hanoï ».
Le spectacle de marionnettes sur l’eau est un grand classique du folklore vietnamien. Au départ, ces spectacles se déroulaient en dehors de la ville, en plein air. Ici, c’est dans une sorte de théâtre que les spectacles ont lieu pour les touristes.
Zoé connaît déjà grâce à Mouk et Chavapa. Après une petite volée d’escaliers d’une vingtaine de marches, nous voilà aux premières loges du spectacle. L’ambiance dans la salle est étrange, il fait moite et sombre.
Devant nous une sorte de bassin où va se dérouler l’intrigue. Le spectacle, s’il est présenté en anglais se raconte ensuite en vietnamien… Bon, pas grave, il n’y a qu’à regarder. Les marionnettes sont en bois et apparaissent derrière un rideau. On voit qu’elles sont contrôlées par des perches de l’autre côté. Les acteurs ont-ils les pieds dans l’eau??
Les scènes montrent les personnages classiques de la vie vietnamienne: danseuses, paysans, planteuses de riz, buffles d’eau, poissons et pêcheurs, chats, canards, dragon,… Les scènes sont entrecoupées de musique vietnamienne jouée par un orchestre sur le côté de la scène. C’est sympa en fin de compte et marrant de voir que Zoé semble connaître une partie grâce à son dessin animé!
Voilà, il nous reste à rentrer et à aller manger tranquillou à l’hôtel avant un gros dodo. La vue depuis notre balcona changé, il y a maintenant des illuminations et de l’ambiance!
Vendredi 18 mars 2016
La journée sera consacrée à la visite de la ville. Nous démarrons par une balade en cyclo-pousse sous la bruine. Zoé et moi dans un, Cédric dans l’autre, c’est parti pour une heure. Les deux braves cyclo-pousseurs nous emmènent à un rythme tranquille dans le dédale des petites rues parmi ce trafic infernal, émotions garanties!
C’est l’occasion de vous décrire les rues du vieux Hanoï. Ce quartier a été construit par les Français lorsque l’Indochine leur appartenait. Les rues sont étroites, les fils électriques forment des amas emmêlés indescriptibles. Les trottoirs servent à tout sauf aux piétons qui eux sont sur la rue!
Deux fonctions principales quand même: parking pour les scooters et restaurants. Les gens ayant généralement des appartements minuscules, ils mangent à l’extérieur. Des centaines de mini restaurants se tiennent sur les trottoirs avec des dames qui cuisinent, accroupies, sur des réchauds de camping. Les clients eux sont assis sur des mini tabourets en plastiques (des tabourets pour enfant comme dit Zoé) et dégustent leur repas sans même tacher leurs vêtements (y compris les tailleurs et costumes cravate!). La vaisselle est faite au ras du trottoir dans une bassine en plastique avec un robinet d’eau unique. Tout cela au milieu du trafic incessant.
De notre engin, on observe de près les marchands ambulants (on a presque culbuté un vélo chargé de mangues). Sinon, comme dans beaucoup de pays visités (mais plus chez nous), chaque rue à sa spécialité: chaussures, vêtements, artisanat de bois, quincaillerie, fleuristes, marchands de cotillons et articles de fête, de jouets, … Cette balade est très tranquille même si un peu trop humide. Une petite décharge d’adrénaline quand le cyclo-pousseur accélère subitement quand nous nous retrouvons au milieu d’un grand carrefour avec quelques secondes à peine pour passer. Impressionnant de voir la « ligne de départ » des scooters de l’autre côté, gloups!
Au bout d’un moment, nous apercevons notre guide qui nous attend à un coin de rue pour nous récupérer. Et hop! Dans le bus!
Direction le musée d’ethnographie du Vietnam.
Une des caractéristiques les plus intéressantes du Vietnam et particulièrement du nord est la diversité des ethnies qui vivent dans ce pays. Si je me souviens bien (voilà ce qui arrive quand on attend deux semaines avant d’écrire!), il y en a une cinquantaine. Et rien qu’au nord, vers les montagnes, chaque village ou presque est une ethnie à part entière avec son type de maison, ses costumes, ses habitudes et croyances. Un peu comme si les habitants de Quaregnon, Jemappes et Baudour avaient chacun leur type de maison, leurs costumes (qu’ils portent vraiment au jour le jour et pas seulement une fois par an ), leur façon de vivre…surprenant! Mais c’est aussi pour ça que les gens visitent le nord du Vietnam alors cette diversité est encouragée par l’état qui y voit là une manne financière. Hum…
Bref, nous visitons ce musée qui a disposé dans un parc des reconstitutions de toutes les maisons. Nous ne sommes pas seuls, le lieu semble être la sortie culturelle de toutes les écoles du coin, de la maternelle à la primaire.. Les groupes sont conduits par des accompagnants qui les appellent avec des mégaphones! Oui, le Vietnam est un pays bruyant, on nous avait prévenus!
Notre guide semble être comme nous, hérissé par tout ce tintamarre! Mais bon, l’endroit est intéressant car on peut rentrer dans les maisons et voir les façons dont les gens se sont adaptés à leurs conditions de vie (plaines ou montagnes ) tout en mêlant habitudes de vie et croyances. L’entrée dans certaines habitations est plus que périlleuse!
C’est là aussi qu’on comprend qu’au Vietnam les gens dorment toujours sur des nattes y compris dans les villes et que ça explique pourquoi nos matelas sont si durs…Ils doivent trouver que nos matelas mous sont totalement inconfortables!
Après le repas, nous faisons un petit tour à l’intérieur pour voir les costumes et autres objets. Une chouette reconstitution d’un vélo chargé de nasses nous impressionne. Sorte de Guinness Book des records du chargement de vélo!
C’est reparti pour un autre haut lieu du tourisme de Hanoï, le monument dédié à Ho Chi Minh ainsi que le palais présidentiel. Nous voici au centre des lieux de décision du pays (Hanoï est la capitale du Vietnam). Pas de doute, l’architecture, les banderoles, les slogans, les monuments, les drapeaux nationaux (étoile jaune sur fond rouge) nous rappellent que le Vietnam est gouverné par un parti unique, communiste. Quand au monument dédié à Ho Chi Minh, son aspect cubique, bétonné et mégalo ne dénote pas dans le paysage du quartier. Et pourtant, le héros national avait demandé à être incinéré et dispersé dans la simplicité et la discrétion. Plutôt raté… Nous revoyons (ou admettons-le, voyons) l’histoire du Vietnam de ces cent dernières années et comblons ainsi nos lacunes. C’est aussi l’occasion de discussions intéressantes sur la manière dont est gouverné ce pays, comment se déroulent les élections (facile de choisir quand il n’y a qu’un seul parti!),.. Notre guide a l’air à l’aise de parler de ça tout en foulant le parc où Ho Chi Minh travaillait… Bassins remplis de carpes et nénuphars, fleurs, grands arbres. Calme et paisible.
La dernière étape du jour nous mène au Temple de la littérature, sorte d’école élitiste confucéenne où étaient formés les mandarins conseillers de l’empereur.
( Confucéen = selon Confucius. Si vous ne savez pas ce qu’il raconte je vous invite à aller étudier la chose sur wikipedia et m’en faire un résumé après!)
Architecture très… asiatique, patio, petites maisons, bonsaïs, arbres et fleurs parfaitement entretenus, si on ne retient pas les faits historiques, la balade est agréable.
Un dernier détour par le temple du pilier unique très touristique. Un temple bâti selon le rêve de je ne sais plus qui et qui évoque la fleur de lotus. Joli mais entre les vendeurs de souvenirs kitsch et les touristes qui nous poussent presque en bas de l’escalier pour faire leur photo, on s’enfuit!
Ouf, la journée fut bien remplie!
Au soir, une surprise nous attend. Alors que nous descendons pour souper tranquillement à l’hôtel, nous apprenons que le resto est plein et qu’il n’y aura pas de place avant une heure… Le réceptionniste nous recommande chaleureusement un endroit où manger dans le quartier.
Bon, va falloir se débrouiller comme des grands et ressortir sans se faire aplatir! Après un peu de recherche nous trouvons le-dit restaurant et nous retrouvons attablés au bord du trottoir sur des chaises en plastique brinquebalantes (mais à hauteur correcte). Heureusement, à cette heure, une partie des rues est interdite à la circulation. Beaucoup de touristes, une chouette ambiance en fin de compte et un repas sympa (avec les baguettes svp!). Zoé qui nous tannait depuis hier pour acheter un chapeau pointu pour Emma (sa poupée) est ravie car on a enfin le temps de faire les boutiques sur le chemin du retour! Elle a en plus reçu deux ballons publicitaires pour un marchand de frites (véridique) qui vient d’ouvrir et nous invite à venir y manger… La fête!
Au retour, il y a du monde, de la musique,…Ambiance! Dommage qu’il bruine toujours…
Demain nous quittons déjà la ville. J’aurais pu y rester un jour de plus je crois.
Ne pensez pas qu’Hanoï se limite à son vieux quartier, à ses allées communistes et à ses vendeuses de fruits à chapeau pointu. Il y a aussi des buildings modernes, des magasins de TV géantes, des téléphones portables partout, quelques fastfood américains (mais étrangement pas encore de Mc Do!) . Tout ça cohabite et se mélange en un vaste melting pot.