Samedi 19 mars 2016

Nous quittons l’agglomération d’Hanoi et cela nous permet d’apprécier encore une fois la manière de conduire ici. C’est bizarre, on est revenus dans un pays qui roule à droite mais ça reste confus pour nous car on dépasse par tous les côtés et certains scooters roulent à gauche, à droite mais aussi en contre sens sur l’autoroute…. Notre chauffeur, lui est plutôt centriste comme ça il peut choisir… Les dépassements sont hyper folkloriques, on dépasse même s’il arrive quelqu’un en face qui s’écartera en klaxonnant mais sans vraiment s’énerver ou s’inquiéter…

Nous débutons par la visite du village de …. Sorte de village de campagne classé avec maisons traditionnelles et rues en pavés de terre cuite. Très calme, peu de voitures y entrent. Surtout des vélos et mobylettes plus quelques véhicules rescapés de l’armée et recyclés pour les travaux quotidiens. Nous entrons dans des courettes intérieures décorées de bonsaïs, fontaines, bassins et de jarres où macère de la sauce soja. Les maisons possèdent un autel dans la pièce principale. C’est un lieu où on célèbre non pas un dieu mais l’ancêtre de la famille. Offrandes, encens, statue, devise familiale…

Le dîner est prévu dans une de ces maisons, chez l’habitant. C’est ici le début de nos repas vietnamiens typiques du nord, c’est à dire: soupe (chouette ça fait longtemps qu’on en avait envie!) ou bouillon, puis nems et plats de riz, légumes, viande,… Bien trop pour nos trois petits estomacs… Heureusement qu’ils ne sont pas fans des desserts et qu’il y a juste une banane pour terminer!

Nous repartons pour nous balader dans le village et lors d’une autre autre visite d’une maison plus modeste, les soucis de Cédric commencent.

Quelle en est la source? Aucune idée. Toujours est-il qu’ici démarre la galère qui nous poursuivra pendant les 10 jours à venir…pfff!

Bref, passons les détails, le guide nous emmène en balade autour du village puis vers deux temples du coin. Nous comprenons qu’au Vietnam, temple ne veut pas dire religion. Dans ce pays, un temple est un lieu où les gens rendent hommage à toute personne importante comme un ancien roi ou empereur, quelqu’un qui a fait du bien au pays d’une manière ou d’une autre. Ça change des centaines de temples bouddhistes de la Thaïlande. Ici quelques uns seulement sont dédiés à Bouddha. Les offrandes sont plutôt marrantes à nos yeux, fruits bien sûr mais aussi biscuits au chocolat, gâteaux et soda…. La question est: qui va manger ça?

Lors de la promenade, nous avons l’occasion d’apercevoir nos premières rizières et buffles d’eau. Comme déjà constaté, les chapeaux pointus ne sont pas juste du folklore pour les touristes mais sont vraiment utilisés au jour le jour par les habitants.

En fin d’après-midi, notre guide nous amène à l’hôtel qui porte un nom étrange : L’auberge du Colvert. Il s’agit d’une sorte d’ « eco-hôtel » géré par une association franco-vietnamienne. Il fait humide à mourir, l’humidité vient d’en haut (il bruine toujours) mais aussi d’en bas (nous sommes dans une sorte de vallon avec des étangs partout). L’ambiance est assez étrange, tout est glissant, mouillé. Les bungalows sont dispersés dans un terrain un peu aventureux aménagé avec des enclos d’animaux, d’oiseaux, des étangs, des bassins. Une chouette piscine mais il ne fait franchement pas un temps à mettre un orteil dans l’eau.

Zoé rencontre un petit garçon français avec qui elle joue pendant que je prépare les devoirs du jour. Alors que je ressors sur la terrasse pour aller la chercher après avoir fait une lessive qui mettra 4 jours à sécher, j’entends un bruit qui ne me dit rien qui vaille: baoum splash !!! Non? Si! J’accours aussi vite que me permet le terrain glissant et retrouve ma fille trempée de la tête au pieds après avoir fait un vol plané dans le bassin aux poissons! Rien de bien méchant, le bassin doit faire 15 cm de profondeur mais une belle frayeur pour elle quand même… Ça devait arriver un jour! Il n’y a  plus qu’à essayer de trouver des vêtements secs. Les choses deviennent compliquées…

Après le repas, l’hôtel nous avait annoncé un spectacle de danses locales. C’est parti pour un petit show qui, après quelques danses effectivement locales dévie vers des chansons de variété française! Evidemment, au bout d’un temps, les touristes sont invités à la fête. Ambiance bon enfant et plutôt marrant de voir certains des vietnamiens s’éclater et se lâcher.

Quand même, je ne m’attendais pas à finir ma soirée en faisaient des farandoles et en jouant à la chaise musicale dans un bled au fond du Vietnam…Il y a des preuves, mon cher mari étant malencontreusement coincé en haut de la terrasse, il n’a pu participer mais a évidemment filmé.

Dimanche 20 mars 2016

Nous partons très tôt dans l’idée de visiter un marché de l’ethnie Mong (pas certaine de l’orthographe) dans la montagne.

C’est parti pour beaucoup de mauvaises routes sinueuses. Je présente moi aussi quelques faiblesses digestives, il est très tôt et il pleut toujours, haut les cœurs!

Au bout de deux heures, notre guide nous propose une halte sur un marché en bord de route. Quelques échoppes dispersées le long d’une sorte de parking au bord d’une falaise friable vendent toutes sortes de choses à manger. Zoé et moi sommes particulièrement impressionnées par les paniers à œufs qu’ils confectionnent eux-même en tressant des fibres végétales. Ingénieux.

Nous goûtons une espèce de pâte de riz (évidemment) qu’il faut tremper dans un mélange de sésame grillé et de sel. La pâte n’a aucun goût mais le mélange est bon. Cédric, lui, se méfie de tout maintenant. Pas de chance car notre guide est un gourmand qui a envie de tout nous faire goûter et trouve tout extraordinaire. Au bout de l’allée, l’étal du boucher sur lequel trône un cochon entier (nous avons de la chance, ça aurait pu être du chien, viande assez courante ici). « Regardez cette belle viande, s’exclame le guide, c’est du bio ça… » La moue dubitative de Cédric qui regarde les mouches se poser sur la viande exposée aux poussières de la route vaut de l’or!!!

Finie la pause sur « l’aire d’autoroute », on repart.

Nous arrivons enfin au fameux marché. Il est malgré nos efforts un peu tard et c’est la fin. On peut quand même voir quelques dames habillées avec les tenues de la région. Zoé aime beaucoup les jupes des filles (évidemment!). Le marché ethnique est un peu pollué par les étalages qui vendent des vêtements occidentaux contrefaçon de marques célèbres. Le chauffeur nous a déposés devant un magasin de téléphones portables. Ici tout semble anachronique. Les dames avec leurs jupes et chapeaux traditionnels qui vendent des t-shirt Nike. Le magasin qui vend des IPhone à côté du boucher en plein air… Étrange…

En attendant, bonne nouvelle, on a retrouvé le soleil. Ça fait du bien de voir tout avec cette lumière. La vallée dans laquelle nous descendons s’appelle Mai Chau et est soumise paraît-il a un microclimat. Bien ça!

En milieu de journée, nous arrivons dans un village de l’ethnie Thaï avec les maisons en bois  sur pilotis.

Le repas est prévu là. Pas de surprise, comme hier midi et soir, soupe, nems, riz, légumes, viande,… en tout sept assiettes soit trois fois trop sachant que Cédric a entamé une diète stricte et que Zoé reste Zoé. En plus, le guide nous a acheté des « Jack fruit » (orthographe?)  pour qu’on goûte. Qui c’est qui doit tout manger?

Nous retrouvons un couple avec qui j’avais dansé la farandole hier à l’hôtel. Après quelques minutes de discussion, ils s’avèrent qu’ils sont Français, d’Annecy et connaissent bien notre ami Jean- Claude chez qui ils vont skier comme nous. Le monde est un village!

Pendant la pause, Zoé trouve le moyen de faire du shopping et nous lui offrons une jupe super colorée qu’elle ne quittera plus dans les jours qui viennent.

Après la pause, le guide nous annonce que nous allons nous balader à pied dans le village et les rizières et rejoindre notre hôtel à pied. Chouette!

C’est parti pour une balade sous le soleil dans les villages Thaï et parmi les rizières. L’occasion d’observer les paysans en train de travailler dans les champs. Ce boulot est assez hallucinant. Les dames sont pliées en deux et pataugent dans l’eau probablement assez froide à longueur de temps pour repiquer le riz, désherber,… On voit tous les jours une personne ou l’autre sur les parcelles en train de travailler quelques heures. C’est calme et apaisant pour nous qui regardons mais ça doit être crevant…

Nous traversons plusieurs villages sortis d’un autre âge. Quelques boutiques essayent de vendre aux touristes des tissus colorés, sans insistance. Nous prenons de tout petits chemins que le guide a repérés. C’est à peu près praticable pour Cédric qui malgré son état de forme tient le coup.

Un peu avant d’arriver nous faisons une halte à la buvette du coin… Bon, une table et trois tabourets en plastique qui ont bien vécu au milieu d’une cour de maison. Un frigo avec quelques boissons fraîches. La dame nous montre comment fonctionne son métier à tisser. Des fillettes jouent à côté de nous. Zoé n’ose pas trop frayer avec la bande. Ce n’est pas en quelques minutes que des enfants issus de deux mondes aussi éloignés peuvent tisser des liens…

Nous arrivons finalement à l’hôtel. Zoé a gagné sa médaille car elle a marché tout le long, ouf!

L’hôtel est constitué de petits bungalows (sur pilotis, pratique avec une chaise roulante!) qui font face aux rizières. C’est paisible et calme. Il y a une grande piscine mais elle est glacée… De toute façon, j’ai un peu de mal à me prélasser pendant que les dames travaillent courbées en deux dans leur champ de riz à quelques mètres de moi. Une observation marrante: une dame coiffée d’un chapeau pointu debout sur le bord de la rizière en train de parler dans son téléphone portable…

Soirée tranquille ou presque…

Lundi 21 mars 2016

Ce n’est vraiment pas la forme aujourd’hui. Cédric a passé une partie de la nuit dans la salle de bain et moi j’ai dormi plus ou moins sachant ce qui se tramait.

Nous petit déjeunons quand même mais je propose à Cédric de rester ici plutôt que de s’embarquer dans des excursions toute la journée.

Quand notre guide arrive, il n’a pas l’air plus brillant! Il dit qu’il a de la fièvre, mal à la gorge…

Bon, et bien si tout le monde est malade alors… Congé ce matin!

Ce n’est pas plus mal. Ça va nous permettre de profiter tranquillement de l’hôtel et de son environnement. Zoé et moi partons en petite balade autour de l’hôtel puis séance devoirs sur la terrasse face aux rizières.

L’après-midi, nous repartons pour une balade dans les villages. Ceux que nous traversons cette fois se consacrent à la pisciculture et ont tous de grands bassins près de leur maisons. Quand ils veulent manger, il n’y a qu’à pêcher, pratique! Nous rencontrons aussi des gens qui pêchent au filet dans une sorte de rivière au bord de la route puis des femmes qui récoltent des mollusques un peu plus loin. Ici, tout se mange! Les villages et maisons suivent les traditions mais les TV qui les meublent sont modernes, les jeunes qui circulent sont habillés comme nous,… Je me demande toujours comment ils font pour faire cohabiter tous ces éléments….

Le soir, on nous a promis un spectacle de danses traditionnelles, encore un.

C’est sympathique même si nous sommes quasi les seuls spectateurs, dommage pour eux. Les danses se basent sur des scènes de la vie quotidienne comme la plantation et la récolte du riz, le printemps,… A la fin, quand vient le moment de danser entre des tiges de bambous que des danseuses font claquer et qu’ils invitent les spectateurs, il n’y a évidemment que moi pour y aller…et c’est reparti pour un grand moment de danse! Ils me font même boire dans une sorte de grande paille plantée dans une noix de coco ce qui ressemble à du jus fermenté. Hum, peut être pas très prudent vu nos soucis de ces derniers jours…

Mardi 22 mars 2016

Départ tôt car nous avons de la route jusqu’à la prochaine étape: la région de Ninh Binh ou « la Baie d’Ha Long terrestre ». Il n’y a en fait que 160 kms mais au nord Vietnam ça signifie entre 3 et 4 heures de route selon les conditions. Les routes ne sont pas terribles, beaucoup de trous et puis il faut toujours la partager avec les camions, les mobylettes innombrables, quelques chiens, poules,..

Passé le col pour sortir de la vallée, nous retrouvons le brouillard et la bruine,magnifique…

La paysage change et les rizières font place à des champs de canne à sucre et des plantations d’orangers.

Finalement, le chauffeur a bien roulé et nous n’avons pas eu de pépin en route, nous sommes donc tranquillement dans les temps (bien la peine de s’être levés si tôt!). Pour le repas de midi, notre guide nous propose de nous arrêter au seul resto qui existe avant l’hôtel, dit-il. Bon, ok, alors s’il n’y en a qu’un…

Nous voilà seuls dans une salle moite. Une fois de plus malgré nos demandes et avertissements,  nous recevons trois fois trop à manger . Pas besoin de citer le menu, vous connaissez maintenant. Admettons-le, jusqu’à présent la cuisine vietnamienne ne nous a pas trop épatés mais c’est peut-être aussi parce qu’on mange dans des petits villages perdus.

La vue sur la rue est glauque: quelques poules et chats dans des cages (futur dîner?) le long d’une route en terre battue rendue boueuse par le climat et les passages des véhicules, un canal d’eau où flottent des détritus. Il fait gris, humide, moche….Il paraît qu’on est bientôt arrivés à l’hôtel qui est un hôtel 5 étoiles de luxe. En êtes-vous certain?!

Et bien oui, un hôtel gigantesque avec des chambres réparties dans un parc par petits jardins. Chaque groupe de chambres a sa petite piscine et il y en a une grande et une intérieure en plus. On nous amène à notre chambre en voiturette de golf! La chambre est immense et très belle. On pourrait se perdre dans le lit qui cette fois est moelleux à souhait! La salle de bain nous rappelle celle de Ko Yao Noi en Thaïlande avec jardinet et douche extérieure. Heureusement, celle ci est fermée parce qu’avec le climat c’est plutôt loupé pour profiter de l’extérieur!

Nous avons droit à une pause d’une heure avant de repartir…. Mais c’est pas une vie ça!

L’activité de l’après-midi consiste en une balade sur une barquette en bambou sur ce qu’on appelle la baie d’Ha Long terrestre. Ce site classé au patrimoine mondial est un ensemble de voies d’eau qui passent au pied de formations rocheuses du même type que celles que l’on trouve dans la baie d’ Ha Long maritime. Le guide nous emmène faire la balade dans un site qui est encore relativement préservé du tourisme de masse. L’endroit est une réserve naturelle et en janvier-février on peut apercevoir des milliers d’oiseaux. On est en mars et il pleut donc ça risque d’être moins peuplé. L’embarquement est un peu acrobatique pour Cédric car il faut d’abord descendre sur le quai qui est 20 grosses marches en contre-bas. Ensuite, toute la question est de savoir comment monter sur les bateaux qui semblent assez frêles, instables et mouillés. Finalement, les gens décident de mettre Cédric dessus sur sa chaise ce qui est assez particulier vu la configuration des barques. Zoé et moi nous asseyons devant lui sur un petit banc en bois. La consigne est limpide mais pas si simple pour un enfant de 6 ans: « Surtout ne bouge pas, ne te penche pas, pas de mouvement brusque,! sinon nous volons tous à l’eau! »

Nous voilà partis. Notre guide nous fait de grands signes depuis la berge, je crois qu’il est très fier d’avoir réussi à embarquer Cédric!

Nous sommes dans la bruine et la brume. La dame qui rame nous emmène tranquillement dans le dédale des voies d’eau parmi les lotus. Malgré le climat et la lumière qui sont tout sauf favorables, c’est agréable. Il fait très calme et on n’entend que le clapotis de l’eau. Les rochers se dessinent presque en ombres chinoises. Quelques oiseaux passent au-dessus de nous et de temps en temps on croise une barque avec un pêcheur ou d’autres touristes. Mais globalement, nous avons l’impression d’être presque seuls. En haut d’un rocher, Cédric aperçoit du mouvement et ce qu’il avait pris pour un homme s’avère être un singe! Il y en a quelques uns ici qui sont maintenant protégés. Noirs et blancs comme des pandas. Il s’agirait de gibbons, à vérifier.

Au retour, notre guide a prévu une balade sur le chemin le long de l’eau. Sorte de Ravel sauf qu’il y a pas mal de scooters (comme d’habitude) et quelques voitures de temps en temps. La promenade aurait pu, aurait dû, être très belle si il avait fait beau. Là, on a l’impression de se balader le long du canal Nimy-Blaton à la Toussaint. C’est aussi à ce moment que, grâce à la magie des réseaux sociaux, nous apprenons les attentats de Bruxelles presque en temps réel par notre guide qui est très connecté. Tout comme vous tous, nous sommes abasourdis.

Il ne reste plus qu’à rentrer et à nous connecter nous aussi pour vérifier que personne de notre entourage n’ait eu la mauvaise idée de se balader à Bruxelles ce jour-là et puis suivre les infos.

Finalement, on est bien au Vietnam…

Mercredi 23 mars 2016.

C’est reparti pour l’exploration à pied. Le guide aime ça et nous aussi. J’ai toujours l’impression de mieux m’imprégner des lieux si je suis à pied ou à vélo. Zoé est moins emballée mais bon…

La balade nous mène dans les rizières et les rochers « pains de sucre »à perte de vue. Nous voyons encore les gens travailler au champ et certains employer des techniques archaïques pour irriguer leurs parcelles. Une dame plonge son seau dans la rivière pour le vider dans son champ juste au dessus. Elle nous propose de l’aider… Quel courage, je crois qu’après trois seaux, on serait crevés!

Nous arrivons par les chemins à un temple bouddhiste. Il n’y a personne à part nous et ceux qui y vivent. Les gens que nous croisons sur la route sont assez étonnés de nous voir: Cédric et sa chaise, Zoé et ses cheveux blonds,… Mais de toute façon, les Vietnamiens ne marchent pas, ils roulent à deux roues. Nous sommes donc un peu extraterrestres en nous baladant à pied…

Nous faisons une petite pause chez un fabricant de bonsaïs avec en prime une petite leçon sur « l’élevage des arbustes ». Si pour nous, le bonsaï était associé au Japon, ici au Vietnam (et en Chine aussi), cet art est très présent. Nous partageons le thé avec le patron et repartons vers un très grand temple que nous atteignons par un chemin de traverse alors que la route normale déverse des centaines de touristes venus en car.

Ce temple est dédié à un ancien empereur du pays. Ninh Binh a été la 3ème capitale du Vietnam.

Le guide nous raconte les différentes épopées qui ont conduit cet homme à devenir empereur puis ce qui a provoqué la chute de la dynastie. J’ai bien sûr oublié une bonne partie mais ici au Vietnam ce qui revient sans cesse ce sont les batailles pour repousser les Chinois envahisseurs séculaires vers le nord. Qui arrivait à les vaincre se retrouvait empereur et vénéré longtemps après sa mort.

Marrant car maintenant les Chinois arrivent en car pour visiter le Vietnam… Une autre forme d’invasion mais qui rapporte beaucoup d’argent alors…

Nous dînons dans un resto sympa puis partons dans la ville de Ninh Binh. Sympathique mais convertie au tourisme et les boutiques de souvenirs s’enfilent les unes derrière les autres pour faire place aux « authentiques » restaurants vietnamiens (« local food » !). Là aussi on peut faire une balade en barque de bambou. C’est là que les dames rament avec les pieds sur des rames à bras (vous suivez?). Malheureusement, c’est devenu une industrie et ça ressemble plus à une balade en pédalo sur un étang ou à une balade sur les canaux de Bruges en plein été.

Nous passons à côté de tout ça pour repartir sur les chemins de traverse. Le guide a en tête un parcours qu’il pense être passable pour Cédric. Le seul hic c’est que le chemin est en terre glaise et que vu le climat de ces derniers jours, ça glisse et ça colle aux semelles et roues. Nous avons quand même terminé la balade et c’est tout crottés que nous rentrons dans notre cinq étoiles. Demain, on embarque sur notre jonque de luxe pour une mini-croisière, il s’agirait d’être propres!

Alors que je reviens d’une petite séance photo profitant d’une éclaircie, je retrouve Cédric et Zoé en train de laver la chaise et les vêtements dans la douche…hum… Pas certaine que ça soit prévu dans ce genre d’hôtel ça! Zoé s’amuse beaucoup en tout cas en faisant cette grande lessive…

Jeudi 24 mars 2016.

Lever 6h. Nous avons 4h de route pour atteindre l’embarcadère et la jonque ne nous attendra pas.

Mais partira-t-elle seulement? Cette nuit, il a plu énormément et il y avait de grandes rafales de vent. On peut espérer que cela chasse les nuages enfin. La baie d’Ha Long, c’est la mer et si le temps est trop mauvais, les autorités la ferment pour ne pas risquer un accident.

Nous partons sans être plus certains que ça que l’on naviguera. Le guide à un plan B au cas où mais quand même on l’aurait mauvaise.

C’est à mon tour de ne pas être très en forme ce matin et les soubresauts du mini-bus n’aident pas. Zoé est crevée aussi et éternue depuis deux jours. Bref, une véritable équipe de vainqueurs!

Tout le long de la route, il pleut des seaux. Le guide entre en contact régulièrement avec le responsable de la jonque et il n’a toujours pas dit qu’on ne partait pas mais on voit bien qu’il n’en mène pas large.

Nous arrivons à l’heure à l’embarcadère. On nous accueille avec des parapluies et des ponchos en plastique… Chouette. Le départ semble toujours prévu malgré tout et je vais mieux. Ouf, moi qui ai déjà vite le mal de mer…

Nous embarquons sur la jonque. Notre cabine est juste à côté de la salle à manger pour plus de facilité. Pas mal du tout avec petite terrasse. De la baignoire, on voit la mer (de la toilette aussi d’ailleurs!).

Nous sommes une dizaine de passagers. Le manager nous accueille en nous présentant le programme des activités prévues. Ah? Parce qu’on ne va pas juste contempler le paysage? Que nenni, il y a plein de choses pour nous divertir!

Nous avons donc un peu de temps pour nous installer et monter sur le « sun deck » pour profiter du paysage. Sun deck, c’est vite dit, on est plutôt en doudoune! Mais c’est joli quand même et il ne pleut plus.

L’après-midi, on nous invite à monter dans un petit bateau pour aller visiter un autre coin. Cédric reste à bord avec notre guide pour un brin de causette.

On nous arrête sur une sorte de pont flottant avec beaucoup d’autres touristes, il y a des petits bassins aménagés dans lesquels on peut voir toutes sortes de poussins et méduses. Un énorme poisson fait l’attraction. Je ne sais pas ce que c’est mais comme dit Zoé « c’est le plus gros poisson que j’ai jamais vu »(excepté les requins). Ensuite, on nous met dans une barque et c’est parti pour une balade parmi les rochers, arches et grottes. C’est joli. S’il y a avait du soleil, les couleurs turquoises ressortiraient plus mais bon c’est comme ça.

Au retour de la balade, je retrouve Cédric dans la salle de bain du bateau à nouveau malade. La vue est belle depuis la baignoire mais quand même. Cette fois, ça commence à bien faire, on va attaquer aux armes chimiques lourdes d’autant que son état général n’a pas l’air terrible. A l’attaque!

Peu après notre retour, c’est l’ »happy hour » (« Buy one, get two »), dont sont très friands les Vietnamiens. C’est aussi la « cooking class », un autre classique du tourisme ici. Nous apprenons à faire des rouleaux de printemps. Pas si facile au premier pliage mais après un peu d’entraînement ça fonctionne. Le chef nous fait en plus une démonstration de découpage de légumes avec sculptures.

Il est de nouveau temps de manger. On a l’impression de manger tout le temps…. Le menu est un peu plus varié et cette fois on nous sert des huîtres chaudes! Cédric est ravi….beuh….

Bref, passons, au dodo car….le chef nous a annoncé que demain on se lève à 6h30, petit dej’ à 7h pour ensuite partir visiter une grotte avant les gros groupes. C’est une blague?! Là, j’avoue que cette nuit-là entre Cédric pas bien et l’idée de se lever à 6h30, je me suis sentie un peu lasse…. Pourtant la cabine était confortable, il faisait très très calme et le bateau bougeait à peine. Sympa le matin d’avoir la vue sur la mer et les rochers depuis notre lit.

Vendredi 25 mars 2016

6h30. Bon et bien il n’y a plus qu’à se lever! Me passerait bien d’aller voir la grotte moi… Mais il paraît qu’elle est remarquable alors un petit effort.

C’est reparti pour un tour en petit bateau jusqu’à la dite grotte. Il est 7h45, pffff.

Nous arrivons sur un embarcadère où se presse déjà pas mal de monde. Il faut grimper une centaine de marches à la queue leu leu pour atteindre la première chambre. En effet, c’est très grand et assez impressionnant. Et les suivantes tout autant. Dommage qu’ils aient cimenté une partie du plafond, sans doute pour raisons de sécurité. Ça valait finalement le coup de se lever tôt.

Et bien maintenant on rentre et on fait les bagages… Moi, je pensais qu’une croisière c’était fait pour se reposer!!! Raté. Je serais bien restée lézarder dans ma cabine ou dans la baignoire moi…

Nous revoici au port et il ne nous reste plus qu’à faire la route vers Hanoï pour prendre notre avion ce soir vers le centre du pays. Nous avons du temps donc nous traînons un peu en chemin en faisant quelques stops dont un dans une poterie artisanale. Même si ici les fours sont gigantesques et assez antiques, ça me rappelle quand même une certaine Poterie du Donjon et un certain atelier au fond du jardin…Nostalgie.

Voilà, il est temps de faire nos adieux à notre guide avec qui nous avons vécu pas mal de choses depuis une grosse semaine. Séquence émotions…

L’attente dans le terminal national de l’aéroport d’Hanoï est plutôt glauque. Les quelques boutiques sont assez minables, il y a une cohue terrible. A la TV, les news vietnamiennes montrent l’aéroport et le métro de Bruxelles…

De notre côté, nous abordons la prochaine étape en étant crevés. Le nord nous a vidés de notre énergie. Espérons que l’on récupère un peu dans les jours qui viennent.. Et heureusement qu’on avait prévu une semaine de repos d’ici quelques jours!

Plus que deux heures d’attente, une heure d’avion et deux heures de route avant d’arriver à l’hôtel…