Lundi 30 novembre 2015

Aujourd’hui, nous partons vers le nord. Pas très loin car nous avons admis maintenant que les distances ici sont plus longues qu’il n’y paraît. Pour partir visiter la province nord, il faudrait loger en route mais ce n’est pas le plan donc nous n’irons pas trop loin. Dès que l’on dépasse l’aéroport, les gens appellent cette zone la « brousse », leurs habitants les « broussards ». Ce terme est un peu exagéré à nos yeux car quand même les routes sont correctes et les petits villages traversés ressemblent à des petits villages d’Europe. On ne croise pas non plus d’antilope, ni d’éléphant. Il n’y règne pas une activité trépidante. Rien à voir donc avec les embouteillages de Nouméa.

Nous nous dirigeons vers la  presqu’île de Bouraké sur la côte Ouest. Nous passons ranchs et prairies sèches, très sèches. Il ne faudrait pas grand-chose pour qu’un feu démarre ici.

La plage n’est pas trop mal, il y a des tables de pique-nique abritées. Dommage que les bancs soient défoncés et que des morceaux de verre parsèment l’endroit… Zoé et Manou (Béa) partent à la chasse au trésor sur la plage et Zoé ramène un leurre de pêche en forme de poisson fluo qu’elle rebaptisera « trompette ». A l’heure d’aujourd’hui, Trompette est toujours avec nous et pas question de s’en séparer!

L’après-midi, nous essayons de pousser plus loin vers une autre plage. C’est marée basse, la mer est assez loin mais c’est l’occasion de découvrir la faune et de patauger dans les flaques en observant de multiples Bernard l’hermitte (j’ai vérifié il ne faut pas l’accorder au pluriel !) et crabes. Nous sommes presque seuls si ce n’est un couple de Kanaks qui campe sur la plage. Il est temps de rentrer si on ne veut pas rouler dans le noir…

Mardi 01 décembre 2015

Nous tentons une nouvelle plage de Nouméa un peu décentrée dont on nous a parlé. Elle est juste à côté d’un complexe hôtelier qui joue la carte des bungalows à toit de palmier posés sur le lagon.

Quelques personnes seulement dont un groupe de jeunes gendarmes qui fêtent sans doute une promotion quelconque. A nouveau, je n’accroche pas trop l’endroit, grumph… Je reste en sentinelle sur la paillasse pendant que les autres testent l’eau et le snorkeling.

Rien à voir en fin de compte sous l’eau, pas mal de vent et des gendarmes passés à l’apéro qui deviennent de plus en plus bruyants…Nous jetons l’éponge, direction la piscine!

Dans l’eau, Zoé progresse énormément. Les brassards sont de plus en plus souvent délaissés au bord. Elle saute du plongeoir, nage, va chercher ses Playmobils au fond de la piscine à deux mètres,…un vrai bonheur!

Fin de la journée à l’anse Vata toujours très venteuse. Un peu de cerf-volant et un beau coucher de soleil…

Papa … mais que fais-tu ? :

Mercredi 02 décembre 2015

Nous avons décidé de retourner à l’Ile aux Canards car c’est là que nous avons eu le plus de plaisir. En semaine, il devrait y avoir encore moins de monde.

Pas mal de vent ce qui rend l’eau plus froide. De la plage, on peut observer les planches à voile qui tracent de grands bords à toute allure.

Nous prenons toujours beaucoup de plaisir à observer les poissons et coraux. C’est le même endroit mais c’est tout le temps différent. En rentrant, j’aperçois à moins d’un mètre un « tricot rayé » serpent de mer célèbre ici. Très venimeux mais seulement si on va mettre son doigt au fond de sa bouche ce que je ne compte pas faire. Nous nous croisons donc poliment sans plus.

Zoé se fait une copine et part en expédition faire le tour de l’île avec sa famille. Ça m’intrigue, je ne pensais pas qu’on pouvait en faire le tour. J’y vais! Mais à distance histoire qu’elle vive sa vie!

Nous reprenons le bateau et décidons d’aller chercher le cadeau d’anniversaire de Zoé ce soir: une planche de bodyboard gonflable. Nous sommes à l’avance mais l’idée est qu’elle puisse s’en servir dès maintenant. Elle ne sait pas ce qui l’attend et accepte qu’on lui fasse la surprise. Elle attendra jusqu’à ce soir pour ouvrir son cadeau, bel effort!

L’attente fut récompensée, elle est ravie!

Jeudi 03 décembre 2015

Aujourd’hui, nous tentons une traversée vers l’est. L’île est de forme allongée et à moins d’en faire le tour, il existe quelques routes de traverse qui mènent de l’autre côté en passant par les montagnes du centre.

Au départ, nous voulions aller au Parc des Grandes Fougères qui permet d’observer les fameuses fougères arborescentes et la faune locale comme le cagou, oiseau emblématique de l’île. Malheureusement, suite aux multiples feux de forêts et aux risques autour du parc, celui ci est fermé préventivement. Pas de chance…

Nous avons donc opté pour la « traverse » la plus proche de nous. Elle doit nous amener à Thio, appelée aussi « Nickel Ville » car c’est là qu’a été installée la première mine de Nickel. D’après les guides, il ne faut pas s’arrêter à ça et Thio est « un joyau » qui essaye de se convertir à écotourisme pour attirer les habitants de Nouméa le temps d’un week-end. La page web de l’office du tourisme est alléchante. Deux plages semblent également être intéressantes. Nous partons donc à l’assaut des montagnes. Rien de vertigineux (excusez-nous mais après la cordillère des Andes, les  choses nous apparaissent plus basses!). La route est correcte mais sinueuse. Les paysages semblent jolis même si je n’en profite pas trop. Nous arrivons finalement au village de Thio. Et nous le dépassons…sans avoir trouvé le village! Quoi? Non, impossible, ça parlait de musée, d’un restaurant sous les manguiers, de marchés…On a dû rater quelque chose…demi tour! Ah oui, une petite bifurcation. Nous voilà dans le village. Ce n’est pas laid, certaines maisons ont un style colonial. Il n’y a pas un chat. Normal, c’est le temps de midi… oui mais alors pourquoi le seul restaurant dénommé « La Fiesta » est-il fermé? Parce que nous sommes hors saison? Sans doute. Heureusement qu’on avait prévu un casse-croûte ! L’office du tourisme a l’air ouvert, lui. Le rythme de travail doit y être insoutenable….

Trêve de méchanceté, nous avons fait le tour du village, allons voir les plages. La 1ère que nous tentons d’atteindre est une plage de sable noir. La petite route qui y mène nous fait passer à gué sur un ruisseau puis nous emmène dans une plaine ou l’on s’attend à voir surgir un brontosaure! Progressivement, le chemin se fait de moins en moins large. Pas une indication ne nous dit si nous approchons. Je ne le sens pas trop. Pas envie de nous embourber. Demi-tour. Il n’y a plus qu’à trouver l’autre plage, celle de sable blanc.

Nous retraversons le village et bifurquons vers la route qui longe la mer. Nous arrivons sur un parking et des tables de pique-nique à l’ombre des manguiers et cocotiers. Juste à côté, une sorte de camping désert et délabré. Des gens sont couchés dans l’herbe mais personne ne vient nous demander quoi que ce soit. La plage est splendide. Même un beau cocotier penché pour que Zoé puisse grimper dessus… Cependant, il y a quand même quelques belles vagues et l’eau n’est pas si tranquille. Plus loin, un panneau qui me fait rire signale la présence de lamantins, animaux paisibles et amicaux mais néanmoins sauvages dont il faut se méfier: il ne sentent pas leur force et leurs étreintes peuvent vous emmener au fond de l’eau…voilà qui est charmant!

« Zoé, on ira plutôt nager à la piscine ! » Nous décidons de ne pas traîner car de gros nuages noirs s’amoncellent sur la montagne et pas question de rentrer sous des trombes d’eau (nous ne sommes pas loin du début de la saison des tempêtes et cyclones).

Il n’y a plus qu’à tout refaire en sens inverse. Petit arrêt devant un étalage de fruits le long de la route. Mangues, litchis, noix de coco…Les dames tuent le temps en jouant à une sorte de Loto. Les clients ne doivent pas être très nombreux…

Une dernière anecdote: aux alentours de l’aéroport, nous sommes arrêtés par de jeunes gendarmes qui effectuent des contrôles de routine. Croyez-moi si vous le voulez mais en 18 ans de conduite, je n’avais jamais soufflé dans un ballon! Et bien c’est chose faite! Merci la Nouvelle Calédonie!

Cette fois, nous avons notre compte de tentatives d’expéditions dans l’île, c’était la dernière. Nous resterons dans le coin pour les quelques jours qui nous restent.

Vendredi 04 décembre 2015

Il est temps pour Zoé de recommencer à travailler un peu! Ça fait presque deux semaines que nous n’avons rien fait,…hum.!

Autre mission d’importance aujourd’hui: Saint Nicolas! Le 6 est dans deux jours et il est temps que nous nous débrouillions pour trouver quelque chose ici, qui soit compatible avec nos valises et les envies de la demoiselle.

Le plus difficile c’est de la tenir à l’écart de nous. Même si Béa est là, pas facile de trouver un mensonge qui tienne la route!

Mission accomplie en fin d’après-midi, nous avons trouvé 3 petits cadeaux qui devraient la ravir et c’est très fiers que nous allons récupérer Béa et Zoé à la plaine de jeux. Petite balade sur la plage puis resto japonais. C’est la première fois que Manou mange avec des baguettes, quelle aventure!

Samedi 05 décembre 2015

Aujourd’hui, nous retournons.. à l’île aux Canards! Encore?!!! Eh bien oui! On n’a jamais son compte de poissons…en plus bonne nouvelle: cette nuit les coraux ont ovulé, c’est écrit dans le journal! Ce n’est pas une blague, ce phénomène étrange et peu fréquent, survient quand l’eau de la mer est assez chaude, quelques jours après la pleine lune. Il paraît que ça se voit depuis la lune…

On verra bien si ça change quelque chose, de toute façon ça sera beau.

Beaucoup de monde aujourd’hui qui patauge un peu trop près des coraux…

Toujours aussi beau, jamais pareil mais cette fois c’était la dernière…

Dimanche 6 décembre 2015

Saint Nicolas est passé !!! Zoé est ravie, on a tapé dans le mile!

Pendant qu’elle joue avec ses nouveaux jouets, nous nous attaquons aux valises. Après deux semaines c’est toujours plus compliqué. Nous procédons à quelques transferts vers les sacs de Béa: adieu bonnets, moufles, sous-pulls et collants de ski! Ils sont remplacés par masques, tuba, bodyboard, seau, pelle, tamis…hum ces derniers éléments ne sont pas hyper pratiques !

Il nous reste quelques heures pour profiter du soleil, dernier petit tour à la piscine.

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En rentrant, Zoé réussit sans le savoir un coup de maître: emmener Manou au Mc Do! Elle nous tannait depuis deux semaines et on a fini par céder le dernier soir ce qui nous a évité de cuisiner…Béa a survécu et Zoé a reçu une magnifique voiture en plastique rose….chouette.

Conclusions:

Nos impressions globales sont assez mitigées. Bien sûr, les circonstances n’ont pas favorisé l’émerveillement béat. Mais même…

Nous avons eu des difficultés à comprendre cette île. La cohabitation de ses trois populations si différentes et qui semblent ne pas se mélanger nous a laissés perplexes.

Nouméa, c’est la ville version Côte d’Azur. Le « tout à la voiture », les embouteillages pour rentrer à la maison, les citadins blancs qui font leur jogging le soir le long de la mer. Bref, notre vie d’Européens avec un climat différent. A côté des blancs, les monde des kanaks qui nous a semblé fermé et inaccessible. Les Calédoniens (c’est-à-dire des gens qui sont nés sur l’île et qui sont issus d’une énième génération) semblent entre les deux.

A Nouméa, s’oppose le reste du pays, qualifié de « brousse ». Cette brousse a des atouts touristiques mais il semble que rien n’est fait pour les développer vraiment. Des prestataires inexistants ou absents, des aires de pique-nique déglinguées, jonchées de morceaux de verre ou de tags. Tout ça n’est pas très accueillant pour nous.

En Argentine, nous avions rencontré un couple de Belges ayant vécu là deux ans. Une phrase m’était restée en tête car sur le coup, elle m’avait heurtée:  » la Nouvelle Calédonie, c’est beau mais les gens ne sont pas accueillants ». Je n’irais peut être pas jusque là mais, on peut dire que des touristes comme nous ça ne semble pas les intéresser. Et si certains semblent agir autrement (en témoigne notre propriétaire super accueillant et prévenant), il faudra des années avant que l’on puisse voyager ici en autonomie ailleurs que dans la ville…

Mais tant qu’il y aura du nickel…

Malgré cela et malgré ce par quoi on est passé ici, nous avons passé deux semaines en compagnie de Béa, Saint Nicolas nous a retrouvés et nous avons fait les plus belles sorties snorkeling de notre vie à l’île aux Canards. Comme quoi…

Il est temps maintenant de tourner cette page et de repartir vers l’Australie.