Voilà enfin l’article sur la Nouvelle Calédonie. Il a été difficile à écrire. Beaucoup le savent déjà, d’autres l’ignorent encore, le lendemain de notre arrivée, nous avons appris le décès brutal de mon parrain.

Ceci nous a fait basculer brutalement de notre petit nuage de voyageurs dans une réalité triste, dure, incompréhensible. J’ai personnellement vécu des jours très difficiles loin de la famille.

Il m’était impossible de consacrer une quelconque énergie à la rédaction de ce blog. D’autant que mes sens ne semblaient plus voir alors que les aspects négatifs de ce que nous rencontrions.

Mais maintenant, il est temps de vous donner nos impressions sur cette île….

Allons y !!!

Lundi 23 novembre 2015.

Petit vol de 3 heures à peine entre Sydney et Nouméa. Peu avant l’arrivée, la vue depuis l’avion est magnifique: les lagons turquoises s’enchaînent autour des îlots.

À l’aéroport, Béa (belle maman) nous attend enthousiaste. Retrouvailles après un peu plus de 4 mois de séparation.

Nous attend aussi, Patrick, notre sympathique propriétaire venu spécialement pour nous guider jusqu’à la maison située à Païta, c’est-à-dire à la campagne.

La villa est agréable, très au calme, à environ une demi-heure au nord de Nouméa. Cédric peut entrer dans toutes les pièces, la fête!

Nous partons presque tout de suite faire des courses chez…Carrefour! La Nouvelle Calédonie est un TOM, « Territoire d’Outre-Mer »  comme la Polynésie. Elle appartient donc à la France même si elle a une certaine autonomie, un gouvernement propre, des lois propres, une monnaie propre (le Franc Pacifique). N’empêche, ça sent quand même la France à plein nez! D’abord parce qu’on y parle le français à la grande joie de Zoé qui attendait ça avec impatience. Deuxième joie: qui dit Carrefour, dit retrouver des produits qui lui ont manqué comme … la grenadine!

Ici se côtoient les ignames et le camembert de Normandie, le rayon Noël et le rayon plage/maillots de bain…bizarre d’entendre des chants de Noël en étant en short et tongs!

Mardi 24 novembre 2015.

Nous partons pour la Baie des Citrons, plage du centre de Nouméa. Assez jolie même si « urbaine »et relativement facile d’accès pour Cédric.

Le hic… après quelques minutes dans l’eau, Zoé se plaint de ressentir des piqûres. C’est ensuite à notre tour. En nageant, nous ressentons de petites douleurs comme des épines, c’est franchement désagréable. En questionnant le maître-nageur, il me déclare que ce sont des puces marines, que ce n’est pas dangereux, qu’il faut juste bien se rincer…Oui mais ça pique! Après avoir cherché des explications sur internet et questionné d’autres gens, il est finalement peu probable que ça soient des puces marines. Soit ce sont des micro méduses soit une sorte de plancton urticant …. Bref, pas très chouette…dommage car nous avions aperçu quelques beaux poissons autour de « patates » de corail (c’est ainsi qu’ils nomment ici les formations rondes de corail).

Mercredi 25 novembre 2015.

Hier soir, nous avons appris la terrible nouvelle. Difficile de se motiver à faire quoi que ce soit. Je fonctionne en mode zombie triste… Nous partons finalement visiter le centre de la ville et la Place des Cocotiers (ça nous change des Places d’Armes!). Personnellement, je trouve que « ça ne casse pas la baraque ».  Cédric est d’accord, ce n’est donc pas juste mon humeur. Nous terminons la journée à la belle piscine municipale (de plein air bien sûr!) que nous avions repérée la veille. A côté se trouve une très chouette plaine de jeux.

Nous avons finalement réussi à passer une journée assez sympathique malgré les circonstances.

Jeudi 26 novembre 2015.

Ce n’est pas la grande forme ce matin. Après réflexion et une mise en route difficile, nous partons pour l’aquarium. Au moins, là, on verra des poissons sans se faire piquer!

L’endroit est plaisant et dispose d’un bassin de réhabilitation pour les tortues. En effet, la Nouvelle Calédonie  héberge des sites de pontes de tortues vertes. Les tortues sont malheureusement au milieu de conflits entre les coutumes des Kanaks (la population native de l’île) qui ont l’habitude d’en manger lors de cérémonies spéciales et les associations de scientifiques et bénévoles qui essayent d’empêcher l’extinction de cette espèce.

Nous entamons une chouette conversation avec une bénévole enthousiaste, qui nous donne des tuyaux sur l’île et notamment un endroit où faire du snorkeling (ici on dit du « PMT » , palmes masque tuba, c’est plus chic) avec Zoé. En quelques minutes de conversation, cette dame aura réussi à lever une partie du poids qui m’empêchait de profiter de l’endroit…Par quelle magie? Je ne sais pas. Il y a des gens comme ça…

Vendredi 27 novembre 2015.

Aujourd’hui, nous partons pour une expédition en voiture dans ce qu’on appelle « le Grand Sud ». C’est la partie de l’île située au sud-est de Nouméa. On nous promet : de la brousse, des paysages dignes de Jurassic Park, des routes en latérite (terre rouge comme en Afrique) impraticables en cas de pluie, des énormes pick-ups lancés à toute allure sur les routes étroites. Vu tout ce qu’on a déjà fait en Amérique du Sud,  nous sommes plus aguerris. Précisons quand même que cette fois, nous n’avons pas un 4×4 mais un Kangoo blanc. Cédric a lu que certains loueurs de voitures interdisent à leurs clients de passer dans cette région au vu de l’état de la voiture quand ils reviennent! Ça promet !

Un des objectifs est le Parc de la Rivière Bleue qui semble prometteur. Seul souci, le parc est fermé car impraticable en cas de pluie. Pas de chance, arrivés à la bifurcation vers le parc nous apercevons des gros nuages menaçants au loin. Nous décidons donc de changer de cap et de passer par la côte. La route est plutôt belle et nous nous arrêtons au bord d’une jolie plage. Un chemin en dur la longe, un banian impressionnant fait de l’ombre. Zoé se transforme en Tarzan (Jane?) et se balance de liane en liane. Ou du moins essaye, « Aie, mes mains »!

Je pars en solitaire méditer au bout d’une sorte de jetée formée de rochers et coraux. Vite rejointe par Zoé que je mets en garde contre les rochers glissants, c’est finalement Béa que je dois sauver des flots après qu’elle ait basculé toute habillée dans la mer. Belle maman s’en tirera avec quelques belles écorchures (décidément les mamies en voyage, c’est pas de tout repos!). Sa tablette appréciera beaucoup moins le bain d’eau salée.

Nous repartons après cet épisode acrobatique.

La route est sinueuse. Nous traversons des ponts étroits sur des cours d’eau qui, d’ici quelques semaines seront peut-être plus tumultueux et impressionnants. Parfois, il n’y a pas de pont et nous passons carrément à gué, les nids de poule sont impressionnants et piégeurs. Une balade de tout repos quoi!

Un peu avant de descendre vers la côte nous traversons une des usines de nickel de l’île. Le nickel est la première ressource de l’île et de gigantesques mines la parsèment (et la défigurent aussi). Les usines d’extraction ressemblent à des villes. C’est Cockerill Seraing version Nouvelle Calédonie.

Nous atteignons la côte est de l’île. C’est la côte humide, tropicale. Un peu (beaucoup) perdue aussi. Ici, pas de blancs. Seulement des tribus Kanaks (tribu est le terme employé officiellement) le long de la route. N’imaginez pas des gens en pagnes vivant dans des huttes en palmier. Les maisons sont en dur ou au moins en tôle, les gens même s’ils sont à pieds nus roulent dans des pick-up et pianotent sur leur smartphone…

Nous nous arrêtons sur un petit parking qui mène à une cascade, qui d’après les guides touristiques, offre une baignade agréable. L’endroit est moyennement engageant. Des types qui boivent de la bière,  fument des joints, habillés de vieux shorts et t-shirt élimés réparent le pneu d’un pick-up. Des poubelles s’amoncellent sur le parking et près du chemin d’accès à la cascade.

Mais quand on voyage avec un bout’chou de presque 6 ans qui vient de passer plusieurs heures dans la voiture (« c’est encore loin? ») et à qui on a dit que peut-être on pourrait se baigner dans une cascade, il est difficile de ne pas y aller. D’autant plus que déboulent trois enfants du coin qui sautent dans l’eau et font du toboggan sur les rochers…bon, bon, ça va on y va… Et bien finalement, l’expérience fut sympathique et les gamins très chouettes. J’avoue avoir pris du plaisir à dégringoler les rochers glissants sur les fesses pour atterrir dans l’eau fraîche.

IMG_1223

Cliquer sur le lien pour voir la vidéo : Petits plaisirs à la cascade !!!

Après cette baignade, nous repartons vers Yaté, le « gros » village du coin (pas grand-chose à en dire) pour ensuite atteindre la route principale qui va nous ramener vers la ville en passant près de l’entrée du Parc de la Rivière Bleue.

Nous nous faisons doubler par un escadron de pick-up provenant de l’usine de nickel. Probablement des ouvriers qui ont fini leur journée. A l’approche du parc, une zone de travaux. C’est la deuxième fois aujourd’hui, qu’à l’approche d’une telle zone, un panneau nous avertit qu’il y a un risque d’amiante, que nous devons fermer les vitres et mettre la ventilation en circuit fermé….charmant!

Le parc contient un énorme lac artificiellement créé par un barrage hydroélectrique. L’inondation de la zone a créé une zone appelée la forêt noyée. En effet, les arbres inondés sont morts mais leur bois étant imputrescible,ils sont toujours debout et forment cette forêt fantomatique. Nous en apercevons un échantillon depuis la route.

Retour à la maison. La journée aura été longue. Certains paysages étaient beaux mais c’était quand même beaucoup de route pour peu de récompense. Mauvais choix d’itinéraire? Mauvaise préparation? Qui sait?

Samedi 28 novembre 2015

Ce matin, nous prenons le bateau-taxi pour l’ île aux Canards située juste en face de l’Anse Vata à Nouméa. Au programme: un sentier didactique sous marin.

Le bateau à fond de verre nous permet déjà de voir quelques spécimens. Nous débarquons sur l’îlot dont la plage est constituée de fragments de corail. Quelques transats, un bar-resto, des sculptures disséminées sur l’île, des bénévoles motivés qui expliquent ce que l’on peut voir sous l’eau. A l’arrière de l’île, une zone protégée qui abrite des sites de nidification d’oiseaux marins. En route pour le snorkeling! Sous l’eau, c’est un régal. En fait, on a l’impression que c’est faux, qu’on nage dans un aquarium où on aurait placé tous les poissons et coraux possibles pour épater le touriste! Mais non, c’est réel, un récif de corail où vivent des dizaines d’espèces de poissons différentes. Il n’y a pas de mots pour décrire l’expérience et l’appareil de Zoé n’ayant pas supporté l’usage intensif que l’on en a fait au Mexique, nous ne pourrons vous ramener de jolies photos. Tout est dans la tête: poissons clowns, poissons perroquets, poissons chirurgiens, poissons crocodiles, raies… Le monde de Némo en vrai de vrai!

En bref, une expérience incroyable et une chouette journée.

Dimanche 29 novembre 2015.

Aujourd’hui nous avons un rendez-vous de longue date avec une famille qui habite sur l’île depuis plusieurs mois. Nous avions pris contact avec eux l’hiver dernier via le Couchsurfing dans l’optique de loger chez eux. Finalement avec la villa, nous n’avons pas eu besoin de loger à Nouméa mais nous avons décidé de nous rencontrer quand même d’autant qu’ils ont un fils du même âge que Zoé.

Rendez-vous donc au parking de la piscine pour une petite balade en vélo/trottinette puis pique-nique à la plaine de jeux avec Céline, Brice, Johan 5 ans et demi et Leny, 2 ans.

Nous avons passé un moment très agréable à discuter avec cette famille qui a déjà pas mal bougé aussi. Les enfants se sont entendus assez vite et la séparation fut difficile. Étranges que ces rencontres brèves au bout du monde.

Nous décidons de terminer la journée par un petit tour à la piscine histoire d’achever Zoé (et de la laver un peu, ah ah!).

Fin de la première semaine